Lorsque votre enfant présente des comportements indésirables, êtes-vous portée à intervenir rapidement pour les freiner? Et si vous preniez le temps d’évaluer le niveau de satisfaction des besoins fondamentaux de votre petit en premier lieu?

Le principal motivateur à l’adoption des comportements inadéquats est l’insatisfaction d’un besoin fondamental. Le psychologue Abraham Maslow a conçu la pyramide des besoins qui représente une hiérarchie entre cinq niveaux de besoins que chaque individu recherche à combler. Les besoins situés à la base de la pyramide sont prioritaires.

 

 

Les besoins physiologiques sont ceux qui permettent à l’être humain de survivre comme respirer, manger, boire, éliminer et dormir. Si ces besoins essentiels au bon fonctionnement du corps humain ne sont pas satisfaits, il est compréhensible que certains comportements indésirables se manifestent. Ainsi, un enfant qui est congestionné, qui a faim ou soif, qui est constipé ou fatigué est beaucoup plus à risque de mal se comporter puisqu’il vit un inconfort. Ceci s’applique particulièrement aux petits qui n’ont pas encore la capacité de s’exprimer verbalement.

 

Le besoin de sécurité signifie que l’individu a besoin de se protéger. Pour se sentir en confiance, il recherche la stabilité et tente d’éviter les dangers. Par exemple, un enfant qui vient d’intégrer un nouveau milieu de garde, qui fait face à un adulte ayant des réactions démesurées et inconstantes ou dont les parents viennent de se séparer sera tendu et plus à risque de réagir impulsivement. L’établissement d’une routine sécurise l’enfant puisqu’il connaît le déroulement de sa journée. Étant rassuré, la probabilité qu’il émette des comportements inappropriés est moins élevée. Votre attitude calme et confiante comblera également le besoin de sécurité de votre enfant.

 

Le besoin d’appartenance et d’amour indique que chaque personne veut être aimée et appréciée par son entourage et qu’elle a besoin d’appartenir à un groupe. Un enfant qui reçoit peu d’affection ou d’attention de la part de son parent ou qui est rejeté par les enfants qui fréquentent son milieu de garde pourrait rechercher maladroitement à leur plaire. Par exemple, un enfant pourrait feindre d’avoir mal au ventre afin d’obtenir quelques minutes d’attention de son parent. Selon le psychiatre William Glasser1, neuf comportements problématiques sur dix sont motivés par un manque d’amour et d’attention. La plupart du temps, l’enfant retire une forme d’attention négative en réponse à ses agissements. Pour remédier à la situation, il suffira d’offrir régulièrement de l’attention positive au petit lorsqu’il se comportera bien et de ne plus réagir excessivement lorsqu’il fera des bêtises. Vous pourriez également lui réserver une période quotidienne en tête-à-tête. Ainsi, son besoin d’appartenance et d’amour sera comblé et il devrait être moins porté à rechercher négativement votre attention.

 

Le besoin d’estime signifie qu’il est nécessaire que l’individu sente qu’il a de la valeur, qu’on lui fait confiance et qu’il est utile. Il a également besoin d’être respecté par les autres. L’adulte qui critique, punit, rabaisse souvent l’enfant ou souligne davantage ses erreurs que ses bons coups pourrait involontairement étouffer l’espoir d’une amélioration. L’enfant pourrait déduire qu’il n’a que des défauts et ne fera plus d’efforts pour changer son comportement. Oui, les comportements inacceptables doivent avoir une conséquence. Toutefois, un message d’espoir devrait l’accompagner afin d’induire à l’enfant qu’il a la capacité de faire de meilleurs choix. N’attendez pas que le comportement dégénère. Dès les premiers signes de tension, indiquez à l’enfant qu’il a la capacité de se reprendre.

Le besoin ultime selon Maslow est l’accomplissement de soi. À ce niveau, la personne recherche à améliorer ses connaissances, à réaliser des projets et à partager ce qu’il connaît avec les autres. Pour qu’un enfant s’épanouisse réellement, tous ses besoins des niveaux inférieurs doivent avoir été satisfaits. Il n’est donc pas réaliste de s’attendre à ce qu’un enfant soit docile et collaborant en tout temps!

Selon Glasser, le sentiment d’avoir du pouvoir sur notre vie et d’être libre influence grandement nos comportements. Ceci est particulièrement vrai pour les enfants d’âge préscolaire! Un petit qui a l’impression d’être constamment dirigé par l’adulte, de ne pas avoir la possibilité de prendre des décisions ou de faire des choses par lui-même pourrait avoir tendance à s’opposer et à faire davantage de crises. Il serait bénéfique de lui offrir régulièrement des choix adaptés à ses compétences, de lui permettre de faire des erreurs et d’en assumer les conséquences. Ainsi, votre petit aura la satisfaction d’avoir influencé certains éléments de sa journée et sera davantage responsable.

Glasser souligne également un besoin essentiel chez tout être humain : celui d’avoir du plaisir! C’est lorsqu’un enfant s’amuse qu’il est collaborant, agréable et motivé. Lorsque votre enfant n’écoute pas vos consignes, évaluez s’il a du plaisir à faire ce que vous lui demandez. Si votre réponse est non, n’hésitez pas à mettre une petite touche de folie dans votre quotidien et votre petit répondra davantage à vos attentes.

Maintenant que vous êtes sensibilisée aux besoins fondamentaux de votre enfant, vous serez plus apte à analyser les comportements indésirables qu’il adopte. Deux questions guideront votre réflexion : « Quel besoin insatisfait est sous-jacent au comportement indésirable de mon enfant? » et « Comment puis-je combler ce besoin? » Si vous jugez qu’un ou plusieurs besoins ont été négligés, attardez-vous à les combler en priorité et vous verrez assurément une amélioration des agissements de votre enfant!

 

Laury Boisvert

Coach familial, bachelière en psychoéducation et Maître-Praticienne PNL
Conférencière, formatrice et mentore

 

Référence

1- Glasser, W., 1984, Control Theory. New York : Harper & Row.